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Maltraitance envers la concordance des temps

Avez-vous parfois l’impression de phénomènes se répétant par séries ? Par exemple, depuis trois semaines, je corrige des manuscrits sans points finaux… Avant, j’ai eu ma série de « du coup », juste après celle des « réponds-je ».

En tous cas, c’est sans compter ce qui me perturbe le plus depuis quelque temps : la maltraitance faite à la concordance des temps. Un peu débordée, je n’ai pas eu l’occasion de tordre le cou au phénomène avant aujourd’hui.

Venant de finir le roman fantastique d’un nouvel auteur qui monte, qui monte, j’ai recherché les critiques un peu partout sur le net, pour constater que, visiblement, j’étais la seule à remarquer le souci. Un exemple ?

« À peine arrivé, j’écrivais une courte lettre (…) Je ne signais pas, ne laissais pas d’adresse. »

D’autres auteurs :

« Aussitôt rentré, il place son compagnon au chaud devant la cheminée et s’empare d’une préparation dont il avait le secret (…). Il secoua vivement le flacon afin que la solution huile et alcool s’uniformise et massa soigneusement l’échine et le bas de la colonne vertébrale de X qui semblait apprécier. »

« Aujourd’hui, il venait de le comprendre et d’en prendre conscience. »

Si rien ne vous choque, tant pis ! Pour moi, plusieurs défauts :

1 – L’emploi du présent de narration mélangé au passé (2e exemple). Les auteurs me disent : « Je cherche une dynamique, c’est plus actuel, plus vivant. » Alors, pourquoi repartir vers du passé simple deux lignes plus loin ? N’est pas Châteaubriant qui veut…

2 – L’erreur la plus fréquente : à la 1re personne du singulier, mélanger imparfait et passé simple (1er exemple). On parle ici d’une action unique, cette lettre est écrite (signée, sans adresse) une fois, le narrateur n’écrit pas habituellement une lettre quand il rentre chez lui…

3 – Employer « aujourd’hui » dans un récit au passé. NON, « ce jour-là » serait préférable.

Le constat étant posé, comment s’en sortir ? Reprendre les bases ? (cycle 3 => allez interroger Google, vous verrez que c’est au programme.)

J’ai trouvé un joli résumé ici : « Le temps avance avec le passé simple et stagne avec l’imparfait. » Merci, Monsieur !

PASSÉ SIMPLE :

* Il est employé pour les actions principales, essentielles, de premier plan :

Soudain, il entendit un coup de tonnerre. Depuis cinq minutes, le silence était absolu.

* Il correspond à une action unique, ponctuelle :

La sonnerie attira son regard vers la droite.

* Le début et la fin de l’action sont délimités :

La Première Guerre mondiale commença en 1914 et s’acheva en 1918.

* Il peut aussi correspondre à une succession d’événements :

Je me levai, me douchai, pris mon petit-déjeuner et… (Phrase typique que je dois systématiquement corriger.)

IMPARFAIT :

* Il est employé pour une action qui dure :

Depuis deux heures, il patientait sur ce quai de gare.

*C’est le temps de la description :

La plage était bondée, le bruit des vagues se mélangeait aux cris des enfants. Le soleil brillait comme en plein mois d’août.

* Il correspond aussi à une situation qui se reproduit :

Tous les matins, il écrivait une lettre à son amie qu’il s’empressait de porter à la poste avant midi.


CONNECTEURS TEMPORAUX :

PRÉSENT PASSÉ

Aujourd’hui Ce jour-là

Hier La veille

Demain Le lendemain

Après-demain Le surlendemain

Ici Là ou là-bas

Dans quelques jours Quelques jours plus tard


Si vous êtes fâché avec la conjugaison au passé simple, utilisez donc le passé composé : il a la même valeur. Néanmoins, je ne vous dirai pas qu’il est plus simple, ce serait oublier les COD antéposés et les verbes pronominaux, mais c’est une autre histoire…

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